Transatlantica 4/ 2004
Mark MEIGS. Mencken. Paris, Atlande (coll.Clefs Concours), 2004. Lu par Anne Ollivier Mellios (Paris 13) Ce volume fait partie de la collection Clefs Concours, une série douvrages qui offre aux étudiants des repères sur les sujets de civilisation du CAPES et de lagrégation, des synthèses, « des outils de révision », bref les clés nécessaires pour mieux cerner le programme de civilisation américaine, en loccurrence la Chrestomathy de H.L.Mencken. Louvrage de Mark Meigs se compose dune introduction et dun chapitre liminaire sur lhistoriographie existante, dune première partie posant les jalons historiques nécessaires pour comprendre la pensée de Mencken et, enfin, dune seconde partie abordant quatre grands thèmes : les Bozarts, la démocratie les fois (religieuse, scientifique et autres), et « la géographie de Mencken » (sa vision du Sud des Etats-Unis, de la Nouvelle Angleterre, etc ). Il se termine par de courtes biographies de Mencken et de ses contemporains (journalistes, écrivains, politiciens mentionnés tant dans la Chrestomathy que dans louvrage de Mark Meigs), une bibliographie exhaustive et un glossaire permettant de mieux décrypter « lidiolecte menckenien ». Cet ouvrage mérite toute lattention des étudiants, mais aussi des préparateurs, car il est centré sur la Chrestomathy, et ne porte pas sur toute luvre de Mencken, à linstar des ouvrages de Forgue, Martin, Stenerson ou Williams. Il permet donc aux lecteurs de ne pas trop se disperser puisque la majorité des citations est extraite de louvrage au programme. Contrairement au cours du CNED (louvrage dirigé par M.Meigs et paru en décembre 2003 fournissait des informations indispensables pour aborder la Chrestomathy mais faisait peu référence aux articles à proprement parler), les références aux articles de Mencken sont nombreuses et parfaitement mises en contexte. En outre, et cest sans doute le principal attrait du livre de Mark.Meigs, les thèmes sont abordés dans la perspective du concours ; en effet les titres des chapitres et des sous parties, sont proposés comme autant de sujets de leçons dagrégation. En lieu et place des chapitres traditionnels abordant successivement « Mencken et la politique », « Mencken et la religion », Mencken et les années vingt », M. Meigs aborde successivement des sujets tels que le chauvinisme, la dissidence, les middlebrows ou la Nouvelle Angleterre. Ce choix a lavantage de présenter les écrits de Mencken sous un jour nouveau ; il montre au lecteur quà la taxinomie de la Chrestomathy (qui, on la dit, regroupe successivement tous les articles portant sur un même sujet), peut être substitué une approche plus synthétique qui incite à une lecture transversale de la Chrestomathy. Ainsi, pour aborder le thème de la Nouvelle Angleterre, le lecteur doit avoir lu les textes de Mencken sur le Sud (dans lesquels apparaît clairement le contraste entre les deux régions des Etats-Unis), sur le Protestantisme (opposé aux sectes évangéliques qui florissaient dans le Sud des Etats-Unis), les Américains, (pp.169-183), Roosevelt I, New England (pp.207-209), The Sahara of the Bozarts, The Dean (p.489) et bien dautres encore. Cette lecture transversale devrait aider les candidats à se préparer tant à la dissertation quà lépreuve orale.On notera également que les courtes biographies des contemporains de Mencken ainsi que le glossaire sont dun grand secours pour le néophyte. On peut ainsi en un clin dil combler ses lacunes historiques et apprendre le sens de « fustian », « Peruna », « seidel » ou « Kiwanis », termes rares mais pourtant indispensables. Enfin, on appréciera les références aux autres écrits de Mencken qui, parfois, permettent de mieux comprendre les articlés collectés dans la Chrestomathy, ainsi que lévocation des débats qui opposèrent Mencken à ses contemporains (on pense notamment à Dreiser ou à Lippmann). Ces passages seront tout aussi utiles aux étudiants quaux préparateurs peu au fait des débats didées aux Etats-Unis dans le premier tiers du XXe siècle. On pourra regretter les erreurs de typographie un peu trop nombreuses dans cette première édition, mais qui, au final, ne nuisent guère à la qualité de lensemble. |
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